Oui, Paris a gagné, et non, Tetrofoot n'est ni un afficionado du FC Séville ni un fan extrémiste de l'OM. Il vous explique donc pourquoi il a bondit en lisant l'analyse donnée par l'Equipe : "Discipliné défensivement et séduisant en contre-attaque, le Paris-SG s'est imposé... blablabli blablabla".
L'analyse du match :
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Nené, décisif et chanceux : c'est Caceres qui détourne sa
frappe au fond des filets de Palop |
Pour résumer la chose, il faut avouer qu'au bout d'une demi-heure de jeu, on se demandait si Nené, le moins manchot des parisiens, avait le potentiel technique pour briguer la place de troisième gardien dans l'effectif sévillan. La vitesse des transmissions dans le jeu espagnol, la qualité technique individuelle des Jesus Navas, Capel, Cigarini, c'était un terrible délice. Les parisiens se prenaient une sacrée leçon de beau jeu. Il faut souligner le courage du PSG dans ces moments là : Jallet s'est arraché, Tiéné a été costaud, Armand a sorti deux-trois interceptions bienvenues sur des ballons chauds, et Edel est un miraculé. Alors oui, organisation défensive, solidarité des parisiens dans l'effort, on veut bien. De là à parler de maîtrise du match, il y a un grand pas, car Paris a eu très-très chaud à 5-6 reprises en première période... Ultra dominé, Paris a certes eu quelques bons ballons de contre. Mal conclus ou totalement vendangés. Au niveau de l'animation offensive, on n'en voudra pas à Jean-Eudes Maurice d'avoir tout raté sur son côté droit. A 24 ans, on a compris que ce joueur n'était pas un Youri Djorkaeff. On a juste du mal à comprendre par quel miracle il se retrouve avec un 5 dans l'Equipe, là où un 2 ou un 3 refléteraient mieux sa performance. Pareil pour Mevlut Erding. Le turc est visiblement dans une mauvaise passe. Il a du ballon, cela se voit, comme sur son enchaînement crochet-frappe peu avant la mi-temps. Ses appels continuels ont aussi fait du mal à la défense sévillane. Mais que d'approximations dans son jeu... Pour le reste, Nené a été moyen, Luyindula a fait de son mieux et a su offrir quelques caviars.
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3 points, c'est tout. |
Alors oui, dans un tel contexte, on peut se féliciter de la performance défensive des parisiens, de leur supériorité athlétique, de ce but de Nené, de la maîtrise affichée durant le dernier quart d'heure. Cependant, on peut se demander quelles certitudes dégager de ce succès. Que Paris sait défendre? Les sévillans se demandent toujours comment ils ont pu retourner aux vestiaires sans marquer. Et Paris en a récemment pris 4 à Tel-Aviv et 3 à Sochaux. La défense parisienne ne présente aucune garantie lorsqu'elle subit à ce point, et cette victoire face à Séville représente plutôt un exploit ponctuel que l'affirmation d'un style défensif assumé et efficace, façon Inter à la sauce Mourinho. Autre sujet de critique : le coaching de Kombouaré. A la 66ème minute, Paris était en train de prendre l'ascendant. Séville avait effectué ses trois changements et allait devoir jouer la fin du match avec un Jesus Navas sur une jambe, ce qui réduisait considérablement son impact offensif. Dans ces conditions, comment peut-on sortir un attaquant (Erding) pour un pur milieu défensif (Makelele)? Certes, cela a fonctionné. Mais voir la triplette de poètes que Paris alignait au milieu (Chantôme-Clément-Makelele), ça fait frémir, et celà dénote un cruel manque d'ambition de la part de Kombouaré. On risque d'attendre longtemps avant de revoir Paris faire un beau parcours en coupe d'Europe...
Les p'tits détails :
Bien sûr, Tetrofoot n'a pas les moyens de s'offrir un envoyé spécial au stade Sanchez Pizjuan. Il a fallu matter le match sur W9, avec les com' avisés de Thierry Roland et les remarques pertinentes de Ferreri, ce qui en soit est déjà un calvaire. Extraits :
- L'éternelle : "Là, y'a faute monsieur l'arbitre!"... on s'croirait au bistrot.
- "Monsieur Schörgenhofer", dans la bouche de Thierry Roland, un délice.
- Nené tricote côté droit sous le pressing sévillan. Ca file des sueurs froides à Thierry Roland... Et ça donne "Allez, dégage! Dégage!"
- Ferreri a pas compris la subtilité du montage de la TV espagnole : le nom du joueur remplacé apparait en dessous du nom de son club... ça a pas manqué, on a eu droit à : "Capel sort... remplacé par Sevilla", suivi de cinq secondes d'un magnifique silence. Roland dormait, il a pas relevé.
- A la 85ème, Navas envoie un missile dans les parties intimes de Tiéné. Thierry Roland, attentif, y va de sa remarque délicate : "Madame Tiéné va pas reconnaître son mari"... encore une bien bonne.
A part ça...
-Luis Fabiano aurait pu atterir au mercato à l'OM. Ils l'ont pas eu, et force est de constater que si Brandao fait des efforts pour lui ressembler (il s'est coupé les cheveux), il y a encore du boulot : on est sceptique sur la capacité de Brand' à enchaîner contrôle poitrine-reprise de volée entre deux défenseurs.
- Luyindula meneur de jeu... on l'a trouvé marrante, celle-là.
- On regrette de ne pas avoir vu Negredo à l'oeuvre, côté sévillan. Le jeune attaquant espagnol (25 ans), 22 buts en deux saisons au Real, passé ensuite à Almeria, a rejoint Séville cette saison. Très prometteur, il compte déjà 4 sélections avec la Roja. Mais il est resté sur le banc hier...
- Banderole de soutien à Santos Mirasierra de la part des supporters parisiens... Santos, supporter de l'OM poilu et balèze comme Chabal, avec des piercings plein la figure, a été filmé en train de brandir un siège arraché dans les tribunes du Vicente Calderon lors d'un Atletico-OM, en 2008. Il parait que ce mec n'est pas un hooligan... Il est actuellement incarcéré en Espagne.