Le foot est un sport très facile à pratiquer. Des charentaises, un bon pack de bières, quelques coussins, et vous êtes prêt à affronter n'importe quel match, même un Sedan-Niort sur pelouse gelée. Et pour compléter cet attirail du parfait footeux, voici Tetrofoot.

mercredi 8 septembre 2010

Incroyable! Les Bleus battent la Bosnie

Tetrofoot a suivi les deux premiers matchs des bleus dans les qualifications de l'Euro 2012. Votre serviteur est sorti indemne de cette expérience traumatisante. Il est à présent en mesure de vous offrir le récit de deux fois 90 minutes plutôt tendues...

En Biélorussie coule la Bérézina...

France-Biélorussie, ça puait le match foireux. Jusqu'à présent, le foot biélorusse, ça se limitait, à ma connaissance, à Alexander Hleb et à la qualification du BATE Borissov en phase de poule de Champion's League (Ils avaient tiré le Real, la Juve et le Zénith, lors de la saison 2008/2009, et avaient tenu deux fois le club italien en échec). La veille du match, on en savait un peu plus sur ce pays : le coach du Bélarus, Bernd Stange, est un ancien informateur de la Stasi, et a aussi entrainé l'équipe d'Irak sous Saddam. On a découvert que le fameux Hleb a un petit frère, Vyacheslav (35 sélections), qui joue en Chine (à Shenzen), et que la défense du Bélarus est un mix de Borisov et du Dynamo Minsk. Avec ces infos en poche, j'ai vraiment pigé qu'un gros match se préparait. Après 5 minutes de passe-baballe des bleus, ça s'est confirmé. Ca allait être long...

Entre le coup d'envoi et la première frappe cadrée des bleus (joli enchaînement de Malouda, sur le coup, d'ailleurs), il se sera passé presque 45 minutes. 45 minutes de passes aléatoires, de corners mal tirés, de "putain, quel contrôle de merde" (merci Hoarau). Le calme british de Wenger au commentaire me relaxe un peu, et m'empêche de casser la télé. "Le recentrage de nos milieux excentrés affaiblit nos côtés". Ah, bon, merci Arsène. Moi qui croyais que Clichy se faisait balader par des mecs qui jouent en D2 Russe... Seuls points positifs de la mi-temps : à la pause, j'étais capable de reconnaître Tigorev et Rodionov. Allez, on respire un grand coup et on repart pour le deuxième round.

Le regard de serial-killer d'Alexander Hleb, devant Valbuena
Blanc a dû piquer la crise dans le vestiaire, parce que dès la reprise, on a droit à deux frappes en une minute. Valbuena, en mode teigneux, rafute à tout-va sur le terrain. Par contre, Menez a l'air bien perdu. Bonne nouvelle, il sort, remplacé par Saha. Wenger annonce que ça va débloquer la situation. Comme d'hab', son pronostic est foireux, Saha quitte le terrain sur blessure après dix minutes. Entre-temps, Rodionov rate une occase énorme pour la Biélorussie, on se dit qu'un petit match nul serait pas si mal que ça, finalement. Espoir déçu, le cadet des Hleb fait un petit festival sur la droite de la surface, et centre en retrait pour Kysliak. Le redoutable milieu offensif du Dynamo Minsk, seul au six mètres, ajuste Lloris et me cloue dans mon fauteuil, le regard vide. Le pire, c'est que c'est même pas un hold-up. Allez, on écoute l'interwiew "à partir de là, je crois que bon..." de Lolo Blanc, et on se pieute. Ah oui, on aura vérifié ce truc : la Bérézina, c'est bien en Biélorussie.

Bosnie sans niaque et Bleus révoltés

Pour ce deuxième acte, à Sarajevo, ça sentait également très mauvais. A l'inverse de la Biélorussie, la Bosnie-Herzégovine compte quelques excellents joueurs : Edin Džeko, c'est le meilleur buteur des deux derniers championnats d'Allemagne, avec 26 et 22 buts pour Wolfsburg. Son compère de l'attaque, Vedad Ibišević, qui joue à Hoffenheim, est également l'un des bons attaquants de Bundesliga. Et on a pu constater en L1 que Miralem Pjanić et Emir Spahić ne sont pas des chèvres. Comme Alou Diarra était annoncé en sauveur de l'équipe de France, et que Benzema allait jouer son premier match officiel en tant que titulaire depuis longtemps, je commençais à craindre un peu, le huitième match d'affilée sans victoire se profilait. Et la perspective de suivre le match sur M6, avec le duo Roland-Ferreri aux commentaires, franchement...

Benz' dribble face à  Spahic. Décisif sur les deux buts,
l'attaquant du Real a aussi beaucoup vendangé...
Niveau commentaires, ça démarrait d'ailleurs sur les chapeaux de roue. Les "bosniens" de "Isibegic", ça fait un choc, d'emblée. Après une mi-temps de bosniens et de bosnians à gogo, je saturais. Mea culpa, car Roland sortait à la mi-temps, tout fier, l'explication qui tue : les bosniaques, c'est le nom donné aux musulmans de Bosnie, et bosnien, ça désigne l'ensemble du peuple de Bosnie. Futé, le vieux... En attendant, ces fameux bosniens, ils étaient décevants. la Bosnie sans niaque, quoi... Mexès et Rami taclaient de partout, Alou Diarra ratissait les ballons et arrivait même à passer pour un joueur technique, c'est dire. Et en attaque, les bleus se créaient occase sur occase. Avec un tel festival, le score était de 0-0 à la pause, ce qui est généralement très mauvais signe. On pense immédiatemment à un scénario à la France-Chine (0-1, pour ceux qui auraient oublié). Mais rien de tout ça, Benzema se débrouillait pour inscrire un but impossible après trois opportunités manquées, et Malouda profitait d'une passe de Valbuena dont l'intentionnalité prête à débat pour plier le match. 2-0, j'ai eu du mal à y croire sur l'instant, mais c'est bien ça!

Mais on ne peut pas dire pour autant que la France ait rassuré. Malgré une domination totale, les défauts habituels des bleus sont toujours clairement perceptibles : manque de spontanéité et de vitesse dans les enchaînements offensifs, imprécision dans les centres (Sagna, mon petit...), cruel problème de réalisme (ahhh, ce contrôle de 8 mètres d'Abou Diaby à l'entrée de la surface, alors que le décalage était fait... et le dernier face à face de Benz'). Si L'Equipe s'enflamme au sujet de "l'aboutissement de tout ce que l'on attendait depuis la nomination de Laurent Blanc : du jeu et de l'efficacité.", on dira prudemment qu'il y a encore du boulot avant de revenir parmi les cadors du foot européeen.

Rendez-vous en Octobre...

Daniel Niculae postule à une
place dans l'attaque roumaine
face aux Bleus
Les deux prochains matchs des bleus dans ce groupe D des qualifications de l'Euro auront lieu les 9 et 12 octobre, face à la Roumanie et au Luxembourg. Si le Luxembourg (où joue Mario Mutsch, latéral droit du FC Metz) ne devrait pas poser de problèmes, méfiance face aux roumains. Et ce même si la Roumanie, en difficulté après deux nuls contre l'Albanie de Lorik Cana (1-1) et au Bélarus (0-0), présente de nombreuses failles. Razvan Lucescu, le sélectionneur roumain, à la tête d'une sélection sur le déclin, est très critiqué. Le capitaine de l'équipe, Chivu (on l'a vu au marquage de Robben en finale de la dernière Champion's League) n'a plus l'influence qu'il avait sur le jeu de la sélection voici quelques années, même si il reste un excellent défenseur. Et la star de la sélection, Adrian Mutu, est suspendue pour dopage jusqu'au 29 octobre. En son absence, on surveillera Marius Bilaşco, attaquant de l'Unirea Urziceni qui avait posé pas mal de problèmes à Séville et aux Rangers lors de la dernière Ligue des Champions. Il pourrait être titulaire en pointe, à moins que le monégasque Daniel Niculae ou l'attaquant de Stuttgart Ciprian Marica, bon dribbleur, ne lui soient préférés. Attention tout de même, les roumains risquent de venir au Stade de France pour défendre. Une philosophie qui leur avait réussi lors des trois derniers France-Roumanie, soldés par trois nuls (0-0 pour le premier match de l'Euro 2008, puis 2-2 à Constanta et 1-1 au Stade de France en qualifications du mondial 2010).

Côté français, on espère enfin qu'une équipe-type va se dégager. Si Malouda et M'Vila apparaissent comme des cadres incontournables, que Blanc semble avoir tranché pour une défense type (Sagna-Rami-Mexès-Clichy devant Lloris), il reste de nombreuses interrogations concernant l'animation offensive. Les retours possibles de Ribéry et Gourcuff pourrait d'ailleurs bouleverser l'équilibre fragile mis en place lors de ces deux premiers matchs des éliminatoires.

2 commentaires:

  1. Hey, Toke, tu savais pas qu'on disait "Bosnien".
    Sinon c'est pas trop mal. Je pense que Valbuenna n'a pas de pbs a être "internationalisé". Il provoque les défenses. Face à la "Bielo", quasiment tous était sauf Malouda, Gameiro et Valbuenna en mode RZZZZZZZZZZZZZ( ça pionce). Sinon, la Roumanie, ça m'inquiète pas, c'est le Luxembourg(c'est pas motivant!). Nos bleus faut leur botter les fesses.

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  2. Valbuena, ça reste un joueur qui est titulaire une fois sur deux à l'OM... à partir de là, tout est dit. Techniquement, il est vite limité pour le niveau international. Bien sûr, il donne tout ce qu'il a, et même plus, sur le terrain, mais c'est le genre de mec qui marque contre le Costa Rica, pas plus... Ribéry (enfin, le bon Ribéry), c'est tout autre chose, par exemple.
    S'inquiéter pour le Luxembourg, franchement... ils ont fait un exploit il y a deux ans en battant la Suisse, pour leur prochaine victoire ils vont attendre dix ans. Les mecs arriveront à assurer le coup. Par contre, ce serait bien de battre les roumains, et ça, c'est pas gagné.

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